Etude anthropologique de la concertation associée aux études épidémiologiques à l’InVS : l’exemple du centre de stockage de déchets nucléaires de l’Aube.

Perrey C. Etude anthropologique de la concertation associée aux études épidémiologiques à l’InVS : l’exemple du centre de stockage de déchets nucléaires de l’Aube. Actes du Colloque « Chercheur.e.s et acteur.e.s de la participation : Liaisons dangereuses et relations fructueuses ». Université Paris 8 – Saint-Denis, 29-30 janvier 2015.

Dans le cadre de ses interventions visant à évaluer l’impact sanitaire de sites potentiellement à risque pour la santé, le département santé environnement de l’InVS (DSE) met en place des dispositifs de concertation mobilisant différentes parties prenantes (riverains/association, agence de l’état, décideurs, industriels, élus). Il a été demandé à l’anthropologue d’analyser de manière rétrospective les relations entre ces acteurs dans le cadre de l’enquête de mortalité et d’incidence par cancer développée autour du centre de stockage de déchets radioactifs de faible et moyenne activité de l’Aube à Soulaines.
À partir de cet exemple, l’objectif de ce travail est d’analyser les effets de la posture d’anthropologue travaillant pour une agence sanitaire sur le savoir produit. La méthode employée est celle d’une analyse réflexive de pratique.
L’appartenance à l’InVS a facilité l’accès au terrain même si elle a également suscité de la méfiance chez certains acteurs. Les propos ont été partiellement conditionnés par des attentes à l’égard de l’institution. Ils ont été cependant explicites tant au niveau de la critique du dispositif (communication défaillante avec longue période de silence et mauvaises conditions de restitution des résultats) que de la reconnaissance de ses points forts (création d’un véritable espace d’échanges avec questionnement et expression de désaccords).
Même s’il existe une porosité entre les postures de chercheurs académiques et de praticiens/consultants travaillant dans le champ de la participation, l’anthropologue travaillant à l’InVS occupe une position intermédiaire. Il développe des études finalisées avec formulation de préconisations tout en les resituant dans un espace de débats théoriques.